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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 21:05

Ils ont étudié et travaillé dans les Ressources Humaines en Europe avant de partir à l’autre bout du monde. Ils sont partis pour des raisons différentes : temporairement dans le cadre d’une mission ou d’une expatriation pour le compte de leur employeur, pour suivre leur conjoint, pour retrouver leur pays d’origine ou tout simplement en réponse à l’appel du grand large ! Tous partagent l’amour du métier, ainsi qu’une profonde envie de le découvrir ailleurs, sous un autre angle.

Ils sont trois jeunes femmes et trois jeunes hommes : DRH, recruteur ou chef de projet, ils sont partis en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Afrique, en Océanie ou encore au Moyen-Orient. Dans une fonction très attachée à la compréhension du contexte légal et culturel national, ils nous démontrent qu’il est possible de réussir dans un environnement complètement différent de celui auquel ils avaient été préparés et dans lequel ils avaient construits leurs repères.

Quelles ont été leurs expériences ? Leurs découvertes ? Quelle image nous renvoient-ils de la manière dont nous travaillons ? Quelles ont été leurs difficultés et leurs astuces pour réussir ? Découvrez-le en suivant le parcours de Marie, David, Houda et les autres dans une série d’interviews consacrée aux RH au bout du monde.

David Lacire, Recruteur– Robert Walters (Cabinet de recrutement) – Nouvelle Zélande

David a décidé de quitter la France pour vivre en Nouvelle-Zélande, avec l’appui de son employeur. Même job, même entreprise… mais à l’autre bout du monde : pile 12 heures de décalage horaire avec Paris ! Alors quel retour d’expérience ?

Dans quelles circonstances avez-vous été amené à vous installer en Nouvelle-Zélande ?

Avec mon épouse, nous avons le goût du voyage et ressentions un fort désir de partir vivre à l’étranger. Nous souhaitions partir vers un pays anglophone, qui ne présente pas de difficulté d’obtention de visa et réputé pour sa qualité d’accueil. En tête de notre liste se trouvait la Nouvelle-Zélande qui offrait en plus une activité économique dynamique, en relation avec l’Australie et l’Asie, ainsi qu’un cadre de vie attractif (mer, montagne, nature).

Comment avez-vous trouvé votre emploi dans votre pays d’accueil ?

Je travaillais pour Robert Walters en France, l’un des grands cabinets mondiaux de recrutement qui dispose de filiale dans de nombreux pays dans le monde. J’ai échangé avec mon management sur la possibilité d’être transféré vers nos bureaux de Nouvelle-Zélande… et nous nous sommes mis d’accord ! Il y a quatre ans, j’étais le premier à vivre ce type de transfert international dans l’entreprise. Depuis, cela s’est démocratisé et ces trois dernières années ce sont 159 salariés de Robert Walters qui ont effectué un transfert international.

Les français qui cherchent un poste par eux-mêmes en Nouvelle-Zélande font face à de vraies difficultés, hormis les ingénieurs, du fait d’une pénurie dans le pays. Le fait d’avoir travaillé au Royaume-Uni ou en Australie est un « must » pour être attractif sur le marché de l’emploi néo-zélandais.

Comment la fonction RH est-elle perçue dans votre pays d’accueil ?

En tant que recruteur dans un cabinet de conseil, je ne suis pas réellement perçu comme « RH » par mes clients. Ils me renvoient souvent l’image d’une fonction RH orientée processus, ralentissant la prise la décision, plutôt qu’apportant une véritable aide à leurs besoins opérationnels…

Votre formation en France a-t-elle été bien reconnue en Nouvelle-Zélande ?

Dans le domaine du recrutement, on trouve souvent ici des spécialistes d’un métier qui vont recruter dans leur domaine de compétence (ex. un ex-comptable va rechercher des profils de comptables). Mon profil RH me permet d’avoir un bon contact avec mes interlocuteurs RH et de comprendre leurs besoins. Le Master RH est vu de façon très positive. Ici les professionnels des Ressources Humaines ont souvent un « Bachelor » (Bac+3/4) avec une composante majeure en RH, mais il n’existe pas vraiment de diplôme spécialisé comme en France. Par contre, il existe des organisations professionnelles qui certifient les personnes pour leur métier : RH, finance, etc. Pour être certifié, il faut passer un examen théorique, mais aussi justifier d’une pratique dans le domaine ciblé.

Quelles différences avez-vous constatées dans la manière dont les RH sont traitées en France et dans votre pays d’accueil ?

Je partais du principe que j’allais occuper le même poste, dans la même entreprise, et donc facilement retrouver mes repères. J’ai vite réalisé que la relation client est bien plus poussée que de l’exercice de mon activité en France : il est primordial d’entretenir son réseau et de comprendre comment nos clients travaillent pour réussir. On travaille ensuite essentiellement de façon exclusive avec eux, là où en France nos clients sollicitaient souvent plusieurs cabinets en parallèle. Je suis passé d’une approche transactionnelle du métier à une approche relationnelle. Les modes de travail sont aussi bien plus informels et décontractés que ceux que je connaissais à Paris.

Le fait d’être ressortissant étranger constitue-t-il un atout ou un handicap dans votre travail au quotidien ?

J’en ai clairement fait un atout : je suis le seul recruteur français sur mon secteur, même s’il y a aussi deux recruteuses françaises en Nouvelle-Zélande. Je suis perçu comme le « Frenchie » et j’en joue pour développer mon « personal branding » (image de marque personnelle). Je n’ai rencontré aucune difficulté d’intégration à Auckland : c’est une ville très cosmopolite, avec beaucoup de ressortissants anglais, irlandais, asiatiques, australiens… Mon équipe seule réunit des personnes originaires d’Irlande, du Japon, d’Afrique du Sud, d’Australie, du Royaume-Uni…

Comment voyez-vous la suite ?

Je suis parti il y a quatre ans et je ne prévois pas de rentrer tout de suite en Europe. J’appréhende le fait qu’étant loin de la France depuis longtemps, les employeurs français ne considèrent pas mon profil. Par ailleurs, la transition d’un cabinet de recrutement vers un rôle RH chez un client me semble plus facile en Nouvelle-Zélande qu’en France. Je pourrais y valoriser mon diplôme de généraliste RH.

A suivre !

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